PALAIS DE TOKYO X CAULAINCOURT X PHILIPPE BAUDELOCQUE

PALAIS DE TOKYO X CAULAINCOURT X PHILIPPE BAUDELOCQUE

En 2017, la Maison de souliers Caulaincourt inaugurait son modèle Tokyo, des sneakers dont le nom rendait hommage au Palais de Tokyo et à l’histoire de son parvis qui est depuis une vingtaine d’année l’un des « spots » populaires du skateboard français. Pour prolonger ce dialogue, le Palais de Tokyo et Caulaincourt se sont associés pour inviter Philippe Baudelocque à produire 25 modèles uniques de sneakers peintes à la main. Prolongeant certains signes issus du projet réalisé au Palais de Tokyo, l’artiste recouvre partiellement le cuir des sneakers avec des formes géométriques inspirés de grains de melons, dont la répétition compulsive provoque un effet cinétique. Fasciné par la possibilité de produire des milliers de symbole sur une micro surface, l’artiste s’intéresse ici « à la règle du jeu de l’Univers, à travers la répétition d’un symbole », entre mesure démesure.

« Quand tu fais un dessin sur un mur, tu ressens son épaisseur : c’est la totalité de l’énergie de la masse du bâtiment que tu détournes. Je m’intéresse à la physique quantique, aux mathématiques, aux rythmes et aux lois de la Nature. Le mot « Fusion » représente pour moi la traduction dans un langage artistique des lois régissant la structure du vivant. J’ai repris à mon compte le principe d’architecture fonctionnaliste énoncé par Louis Sullivan (1856-1924) en l’adaptant à ma démarche : Form Follows Function Follows Fusion. La Forme suit la Fonction. La Fonction suit la Fusion. Dans mon travail, j’essaie de remonter la chaîne des causes. »

Réalisée en peinture, en photographie ou tracée à la craie blanche sur des murs immenses ou en atelier, l’oeuvre de Philippe Baudelocque repousse les frontières de l’in niment grand et de l’in niment petit. En 2016, l’artiste révélait un projet monumental réalisé dans les entrailles du Palais de Tokyo : pendant plus de sept mois, Baudelocque s’était plongé en immersion dans une issue de secours pour déployer son univers cosmique. Une élévation spirituelle et mentale qui s’élève sur plusieurs étages, partant de la création du monde jusqu’aux formes de vies invisibles, en passant par des étoiles lantes, des écritures atomiques nerveuses comme des insectes, des chifffres et des règles obscures, des animaux lumineux, des magmas vertigineux et d’autres formes aux symboliques mystérieuses et démysti ées. Autant de dessins composés de cellules, de croisements de lignes et d’autres motifs atomiques, ses « codexs » dessinés dans un carnet et toujours connectés aux formes visibles ou invisibles du monde qui l’entoure.

 

le 26 novembre 2019. Par Alexis LAFONT. Catégories Featuring,Presse